lundi 5 octobre 2020

HUMEUR: "Plus jamais cela, je ne reviendrai pas sur le chemin !"

J'avais dit sur le chemin : 

"Plus jamais cela, je ne reviendrai pas sur le chemin !" 

Billevesées, sottises, sornettes.  

Je n'ai plus jamais quitté le chemin

Nous avons affronté la pluie battante, bravé le froid et la neige, fondu sous les chaleurs estivales de l'Espagne. Nous avons traversé les mornes étendues de la Meseta, gravi des cols mythiques, escaladé des monts battus par les vents, marché dans les alpages au milieu des pourpres fougères et des verts pâturages. Nous avons pataugé dans les boues des chemins creux, tordu nos chevilles sur des chemins caillouteux, avalé la poussière soulevée par des vents furieux ; nous avons placé nos pas dans ceux des légions romaines, enlacé de nos bras la statue du Saint apôtre à Santiago. Nos voix, nos chants ont clamé les splendeurs vues, effleurées.

Je veux continuer à danser et chanter sous les frondaisons d'eucalyptus en Galice, écouter monter des profondes vallées les cloches des troupeaux rentrant à l'étable ; je veux m'émouvoir en pénétrant dans le silence des églises romanes et m'exalter au pied des tympans historiés en lisant à livre ouvert le sens de la vie.

J'ai gardé dans ma mémoire un chemin montant, une église abandonnée perdue dans l'océan des blés, j'entends siffler le vent et claquer une tôle dans ce village du Far West près du clocher ruiné de l'église du village. Je vois l'averse fondre sur nous ; les grandes meules de paille dans le soleil levant tandis que nos ombres s'allongent devant nous sur le chemin en direction de Los Arcos

Je veux retrouver la liberté ....

Henri ROUSSEL

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