mardi 22 juin 2021

Le Billet des ROUSSEL: "LE MARCHE A FIGEAC"

C'était aujourd'hui jour de marché.  Figeac est, depuis le Moyen Âge ville de commerce florissant comme en témoigne la splendeur des maisons, palais et édifices publics.  dans le vieux Figeac, sur la place de la sous préfecture, le long du grand mail descendant vers la rivière on trouve de tout, produits locaux et du terroir, artisanat comme les vêtements en chanvre, les paniers osiers fabriqués sur place, au vu et su de tout un chacun par une femme tout droit sortie des contes de sorcières. Hirsute au point que l'on ne voit pas son visage, muette ou, du moins, peu prolixe pour haranguer les chalands. Foire "authentique fleurant bon la vieille et douce France. Tout est bonhomme, l'ambiance, les gens, rien ne presse, on s'attarde  devant les étalages.  Un Monsieur Loyal en tenue redingote annonce le spectacle karaoké du soir, usant de citations parfois décalées en ce jour de soleil et de nonchalance : "A vendre corbillard d'occasion mais resté au point mort !!"  Cela ne vole pas haut mais les gens rient de bon cœur.

 

Les terrasses débordent et pourtant on ne peut dire que la rue soit bruyante. Ce matin au café où nous avons pris nos habitudes la patronne nous a offert gentiment le café. Le prétexte? : nous étions aimables et gentils.  Les commerçants rencontrés jusqu'à ce jour sont des bons vendeurs, sans forfanterie, ne cherchant pas à imposer un produit.  Sur un étalage une petite robe aux couleurs éclatantes et virevoltantes nous a fait penser qu'elle irait bien à Anna. Un prix était affichée; la commerçante nous a fait une réduction substantielle sans que nous la sollicitions.  au dessus des toiles de tente la cheminée sarrasine, tel un minaret semble une tour de guet dominant la ville. Étonnant de trouver, si loin de la Bresse où elles sont si nombreuses de tels éléments d'architecture.  l'ensemble, vu de la rue est d'une rare élégance, avec sa souche de cheminée, partie intégrante et décoration unique du mur portant en outre une très belle fenêtre géminée sous un arc ogival. 

L'après midi fut rock and roll si je puis m'exprimer ainsi. Le premier pèlerin était allemand et avait parcouru 1500 kilomètres en 40 jours. Sympathique en diable, ne parlant pas un mot de français, il m'a fallu user de la langue de Shakespeare pour me faire comprendre et donner les indications précieuses pour lui permettre de savoir ce qu'il devait faire.

Ce matin trois pélerines en perdition une fois de plus, pour orage annoncé voulait loger au gîte. j'ai pris toutes les précautions oratoires nécessaires pour leur dire ce qui était possible et, surtout, ne l'était pas . Après visite du grenier j'ai exclu d'emblée cette solution pour des raisons de sécurité et de trouble, même involontaire, causé aux  pèlerins dormant en dessous ou aux carmélites voisines immédiate derrière le mur.  Le local à bagages était à exclure pour raison de fermeture du cloître à 21heures. Jocelyne m'a alors suggéré, à bon escient,  d'appeler un gite jacquaire qui a accepté de les accueillir ( entre temps leur nombre avait augmenté) sous un abri de grange. Elles ont dansé de joie quand je leur ai annoncé la nouvelle.

Manquaient cinq pèlerins à 16h alors que Jocelyne faisait filer l'aligot. Coup de fil; ils arrivaient à Aurillac et une heure et demie après étaient devant le Carmel.  Un vrai caravansérail pour une semaine de marche, plusieurs sacs de 15 kilos, des bagages divers sortis d'un mini car et neuf personnes alors qu'on en attendait cinq. Quelques explications après on se comprenait mais l'un avait perdu son porte monnaie, l'autre son téléphone, deux partaient pour Cahors déposer la voiture, quatre allaient dans un autre gîte, deux mangeraient plus tard, et une occupait la cuisine pour regarder Jocelyne préparer le repas. Le grand bazar. Et pourtant le dîner fut joyeux, j'ai trouvé, par hasard un collègue de la DDE, directeur du centre de formation de Pont à Mousson.  les conducteurs sont arrivés ensuite et tout ce beau monde est allé se coucher à dix heures.

Comme toujours, à l'heure du repas l''orage a éclaté avec son lot de pluie pour disparaitre presque aussi vite. A 18h la mère supérieure m'a appelé pour aire sortir un ivrogne qui occupait le cloître et l'entrée de l'église.Chaleureux remerciements de sa part ensuite.La vie des hospitaliers 'est pas forcément un long fleuve tranquille, mais c'est notre raison d'être.

ROUSSEL Henri et Jocelyne

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