Compte rendu de lecture
Sylvain Tesson
L’énergie vagabonde
En perspective du retour d’un temps de plus de confinement à rallonge on m’a offert en cadeau le dernier livre de:
Sylvain Tesson
Cadeau souhaité car j’ai lu précédemment certains de ses ouvrages dont un BEREZINA est le récit d’un parcours sur le trajet de la retraite de Russie napoléonienne réalisée l’hiver en side-car russe Oural , engin improbable , copie des side-car BMW de l’armée allemandes , seul véhicule à roue dont la construction asymétrique impose une conduite différente suivant le coté ou on veut se diriger, et n’allant pas forcement droit de la même manière en accélération et au freinage ! Cet engin réuni donc entre autres l’humour anglais, la rusticité russe, la liberté de la moto, un mode original de déplacement et une capacité à passer à peu près partout .
Ce petit livre lu pendant une cure thermale en attendant les soins m’a enchanté même si en fin de cure il sentait plus l’eau thermale que la neige !
Histoire de dire que refaire la retraite de Russie l’hiver en side-car c’est une manière superbe de voyager dans l’espace et le temps avec le talent de nous la raconter, ce qui dénote un écrivain voyageur selon moi exceptionnel.
C’est un des livres réunis dans cette édition Bouquin, de Robert Laffont, en principe copieuse et c’est le cas, plus de 1400 pages.
Cet ouvrage réuni des livres déjà parus, une dizaine, et surtout la parution nouvelle des carnets et calepins, de critiques et études, de reportages.
Petit traite de l’immensité du monde
L’axe du loup : de la Sibérie à l’Inde sur les pas des évadés du goulag
La chevauchée des steppes : 3000 km à cheval à travers l’Asie centrale
Eloge de l’énergie vagabonde
Berezina
En avant calme et fou : esthétique de la bécane
Journaux et aphorismes
Critiques et études
Mais c’est le titre du recueil qui est le plus important : l’énergie vagabonde, on se rapproche un peu de nos chères pérégrinations.
Il y avait eu l’année dernière une conférence au CUM , bondé , ou l’assemblée avait pu apprécier la liberté de ton, l’humour discret , la limpidité du regard sur le monde d’un auteur un peu inclassable qui parcours le monde en honorant l’esprit et la culture de la langue française.
Ce sont les meilleurs récits de voyage que j’ai lu, proches et différents de ceux de Nicolas Bouvier
Je ne vous ferais donc pas un compte rendu de lecture puisque je n’ai qu’entamé la lecture de l’ouvrage, hormis Berezina La chevauchée des steppes et les chemins noirs, une traversée de la France, parmi d’autres, en espérant que le confinement cesse avant la lecture de la dernière page.
Je vous livre quelques citations destinées à résonner dans le cœur des pèlerins que nous prétendons être et à nous permettre , si ne nous en sommes pas déjà convaincu ,de réaliser que nos pérégrinations sont le cadre intemporel , (combien avant nous ?) d’une quête du sacré ( voir les 5 émissions d’ARTE indiquées sur le blog ) qui nous relie à nos semblables ,au monde naturel et à la société des hommes , celle qui ne doit rien aux lieux ni aux régimes politiques mais est en chemin vers un accomplissement spirituel .
Citations de l’avant-propos
Il y a dans la vie un secret très simple et pourtant négligé : partir c’est vivre
Rester assis c’est la précisément le péché contre le saint esprit
Seuls les pensées qui viennent en marchant ont de la valeur. Nietzsche
Le Christ n’a-t-il pas prêché en marche ?
La marche vous maintient en état de poésie
En marche … je rencontre parfois des gens qui savent tenir une conversation…
Je parle à un homme que je ne connais pas et lui confie d’avantages de choses que si il était mon frère , parce que je suis sûr de ne pas le revoir
Et les géographies me livrent l’enseignement. C’est donc vrai que le lieu contient la formule
Un socle, une trajectoire .l’air, la terre, entre les deux des liens, dans la vie il faut de bons élastiques, ils permettent de régler la tension de l’arrêt et du mouvement, ils vous ramènent a vous-même.
AV
Merci pour ce panégyrique.
RépondreSupprimerBérézina c est super ainsi que la Panthère des Neiges. Tour cela nous ramène à nos pérégrinations