mercredi 23 juin 2021

Le Billet des ROUSSEL: "DES PELERINS ET DE LEURS CHEMINEMENT"

Il est, au centre de la ville, une église singulière qui est placée sous le vocable de Saint Sauveur.  A l'extérieur le clocher sur le front occidental présente un plan barlong très prononcé, véritable rectangle posé sur le porche d'entrée.  L'église est du 13ème siècle mais des interventions du 17ème en ont modifié certaines voûtes qui alternent des croisées d'ogives, des pleins cintres et  des voûtes d'arêtes. La croisée du transept s'est vue dotée en 1920 d'une croisée d'ogives simple en lieu et place d'un dôme qui s'était effondré. Le côté sud de la nef laisse voir des tribunes aveugles, le côté nord a été profondément modifié au 17ème siècle par la création des grandes fenêtres faisant disparaître les tribunes. Le tour du transept se fait, à hauteur des tribunes par un encorbellement sur consoles impressionnant et vertigineux..

La magnifique salle capitulaire devenue chapelle

L'église est la survivance d'une puissante abbaye qui rivalisait notamment avec Conques. Elle a conservé de ce temps une magnifique salle capitulaire devenue chapelle, de ouverte sur le transept sud et conservant de très beaux bas reliefs réalisés sur des panneaux de bois au 17ème siècle et représentant des scènes de la passion du Christ. 

Le cloître a malheureusement été ruiné à la Révolution et remplacé par la Place dite de La Raison (sic)

Nos pas nous ont mené ensuite au Musée Champollion mais un groupe d'écoliers et l'heure tardive nous ont dissuadé d'y entrer, pour pouvoir bénéficier demain d'un temps plus long pour faire la visite.

Le soir a amené son lot de pèlerins que seul le chemin de Compostelle sait créer. Jugez en plutôt : il y avait une infirmière à la retraite (la quatrième depuis notre arrivée à Figeac), un français installé en Martinique qui avait décidé de voyager léger (son "sac" pèse deux kilos!); une jeune française de 25 ans ayant fait l'école du cinéma et plaquant son travail pour aller au bout des terres (à unn moment de notre bavardage du soir j'ai senti comme une fêlure quelque part); une allemande partie de Genève (1200 kilomètres depuis le départ parlant un peu le français), assez secrète, sans doute la barrière de la langue et allant elle aussi à Fisterra et prenant pour cela le temps qu'il faudra; enfin un couple de Gaillac; elle a des origines espagnoles, hollandaise et anglaise et a eu beaucoup de difficultés à obtenir, il y a longtemps, la nationalité française; lui ayant fait un virage sur l'aile, passant de cadre dans une entreprise à artisan plombier et ayant passé un CAP pour ce faire. La conversation du soir roule sur le chemin, bien sûr, mais aussi et encore sur les parcours de vie, de la plus jeune venue du cinéma à la retraitée infirmière. 

Ils étaient arrivés au compte gouttes, bien qu'ayant réservé au dernier moment, donc pressés de trouver un "bon" lit e un "bon" repas pour la nuit.  Il m'a fallu battre le rappel car nous avions "perdu" la plus jeune, celle du cinéma. C'est aussi l'inquiétude d'un hospitalier, des marcheurs qui n'arrivent pas, ce fut le cas hier, alors que l'on refuse à d'autres qui cherchent désespérément où dormir. 


L'orage a grondé dans l'après midi, la pluie est venue perturber la sérénité du soir; il a fallu rentrer précipitamment le linge qui tentait de sécher sous un soleil asthénique. La nuit est presque là; les quelques nuages qui vagabondent, sont rosis par les dernières lueurs du couchant. A l'étage les marcheurs sont déjà dormeurs; la vaisselle est terminée et le petit déjeuner...presque prêt.

Avec un peu de chance...et beaucoup d'anticipation nous devrions pouvoir visiter le musée Champollion demain avant midi.

ROUSSEL Henri et Jocelyne

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci pour le commentaire que vous voudrez bien laisser sur cet article!