lundi 8 juillet 2019

De " notre correspondant" en Judée !

Comme il nous l'avait dit lors d'une récente permanence à Nice, notre ami Henri ROUSSEL est parti tenir l'hospitalité à la Maison d'Abraham à Jérusalem pendant le mois de Juillet. Les lecteurs de ce blog le savent, il sait par ses articles nous faire voyager en nous donnant le ressenti des lieux qu'il visite. Nous relaierons autant que de possible, ses articles sur ce blog.
Et aujourd'hui il nous emmène où tout -presque- a commencé ... à Béthléem

Marc UGOLINI
Président-Délégué

Bethléem


Nous sommes donc sortis aujourd'hui, pour aller à Bethléem. Un bus de ville mais de tourisme, ou le contraire, comme il vous plaira, le 205 nous a descendu à la gare routière pour prendre un autre bus à destination de Bethléem, le 231, ce qui est important à signaler, n'est-ce pas ?? Passage sous la citadelle puis la route se dirige vers le sud dans un paysage alternant des zones quasi désertiques grillées par le soleil, et d'autres où l'urbanisation ronge les terres, notamment les colonies qui émergent parfois dans une architecture que nos banlieues des années 70 ne renieraient pas, à la rare exception de l'usage de pierre de Jérusalem en placage sur une structure béton. L'arrivée sur Bethléem se fait dans une banlieue un peu anarchique mais la rue qui monte et que l'on prend à pied revêt très vite un caractère orientale avec sa chaleur, ses couleurs, les cris de ses marchands et l'ombre de ses ruelles. C'est ainsi que l'on arrive sur le parvis de l'église de la Nativité ; une sorte de blockhaus que les ans ont façonné et que la sécurité du lieu rendait nécessaire.
Pour entrer dans l'église il faut passer par une petite porte de 1,20m de haut. On pénètre alors dans une sorte de narthex fermé sur le côté sud par une lourde porte métallique aux impressionnantes serrures et donnant accès à une petite salle voûtée d'arêtes. La porte principale du sanctuaire est elle-même impressionnante: plus de 10cm d'épaisseur d'un très beau bois avec des panneaux ouvragés un peu à la manière de moucharabiehs.  L'église affecte un plan basilical avec ses colonnes caractéristiques encadrant la nef. Les hautes fenêtres surplombent des restes de mosaïques, et sont elles mêmes encadrées par des anges dans une mosaïque aux couleurs chatoyantes. Le chœur est tel qu'on peut le trouver dans un sanctuaire oriental, l'abondance de lampes suspendues rappelant, entre autres, certaines mosquées. L'accès au lieu de naissance du Christ se trouve sous l'autel principal, on y accède par un escalier latéral mais la foule est nombreuse et compacte. On y descend mais, pour ce qui me concerne je déteste ces signes ostentatoires d'une religiosité qui tient davantage de la superstition. On se photographie, on fait des "ego-portraits" comme diraient les Québécois. Nous avons fui.
La messe était dans l'église mitoyenne, en arabe. Très belle par sa simplicité toute occidentale, rien qui ne nous change de certaines de nos églises mais la participation y est forte, les chants vibrants, et la foule des fidèles vivante. Jocelyne à, manifestement, été bouleversée.
A 13h nous étions dans un petit troquet oriental pour manger des "fallafels" accompagnées de diverses salades, mouton et sauce pour le prix incroyable de 6€, le tout accompagné d'une bonne eau fraîche. Beaucoup de jeunes femmes voilées qui se retrouvent entre elles, un couple sous la surveillance d'une matrone chaperon, et deux touristes anglais ou américains.
En remontant à droite de la Nativité une petite rue montante conduit à la Grotte du Lait de Marie: beaucoup plus intime, et négligée des touristes; une atmosphère plus recueillie. C'est aussi la rue des artistes créateurs de crèches. Une grande habilité dans le travail du bois d'olivier et de très belles représentations de la Nativité. Une sculpture étonnante, taillée dans une seule pièce représente l'Arche de Noé ; il y a du Facteur Cheval dans certains personnages mais une grande dextérité dans beaucoup de sculptures, et plus encore dans la mise en scène.
Retour par une rue parallèle avec des maisons médiévales de l'époque des Croisades avec de savants encorbellements sur rue portés par de massifs corbeaux, tous taillés dans la pierre de Jérusalem dont le reflet dans la lumière de l'après-midi est magique.

Au retour de Bethléem nous avons assisté à une "scène étonnante" qu'il m'est impossible de vous raconter aujourd'hui. Ce sera pour plus tard. L'après-midi touche à sa fin quand nous arrivons à la porte de Damas toute affairée par les conciliabules du soir et les activités qui ne cessent jamais, marchands de fruits et légumes, pains et autres nourritures donnant de la voix pour écouler leurs produits. Dans cette lumière vespérale je regarde le soleil accrocher le Mont des Oliviers, tandis que le drapeau, frappé de l'Etoile de David, signale une colonie juive mitoyenne de la Maison d'Abraham. La récréation est terminée, il faut retourner en salle à manger où un groupe constitué vient d'arriver en force.

ROUSSEL Henri 

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