samedi 1 août 2020

À Rocamadour les pèlerins sont de retour, rencontres et témoignages

Vincent DESSAINT nous signale un article dans ACTU-LOT ! (Source)


Lentement mais sûrement, les sanctuaires et abbayes de France ont rouvert leurs portes dans la joie et l'émotion ; le point sur la situation et témoignages glanés à Rocamadour.
Le parvis de la basilique le 17 juillet après-midi.Le parvis de la basilique le 17 juillet après-midi. (©André Décup.)

Lourdes, Paray-le-Monial, les Chemins de Compostelle, le Mont Saint-Michel, Conques, Rocamadour… les destinations spirituelles reprennent vie. Parce qu’elles correspondent bien à un besoin de plus en plus grand de se ressourcer, croyants comme non-croyants reviennent en nombre.

Si de tout temps, les lieux saints ont suscité des pèlerinages, le profil de leurs visiteurs change.

Autrefois pratiqués par les seuls pèlerins, ces lieux chrétiens séduisent un autre public essentiellement français, cette année, puisqu’à cause de la crise sanitaire, les vacanciers internationaux sont rares.

La tendance en faveur du tourisme spirituel s’accentue

« Il y a indéniablement une tendance profonde en faveur du tourisme spirituel. Un engouement qui dépasse largement la pratique religieuse observe un prêtre du nord du Lot. La part des visiteurs non-croyants s’est considérablement développée, ajoute-t-il. Ces derniers éloignés de la société de consommation, sont amateurs de Patrimoine, de lieux d’histoire et propices aux rencontres et échanges ».

En témoigne la marche sur les chemins de Saint-Jacques qui reprend à nouveau des couleurs. Le pèlerinage de Compostelle, après la parenthèse de l’épidémie du printemps, poursuit son succès. Sur la route du Puy en Velay qui passe par Figeac, Cahors et Rocamadour, se côtoient randonneurs, pèlerins et amateurs d’art roman. Quelles sont leurs motivations ? Un besoin de pause, une quête de sens et un désir de découvrir les monuments français. « Après avoir visité les trésors de Conques, je suis venu me recueillir à Rocamadour pour reprendre demain le chemin de Moissac et contempler son cloître » rapporte Bertrand, ingénieur en informatique venu de Troyes. Qui ajoute : « J’avais programmé d’aller en Inde cet été et me voilà en Quercy, tout heureux de découvrir cette région ».

Sous le signe de l’espérance

C’est sous le signe de l’espérance que le recteur du sanctuaire place cette réouverture rapportant les nombreux témoignages reçus de personnes qui ont gardé une immense confiance en la Vierge Noire durant ces deux longs mois. À nouveau, des gens reprennent ce même chemin pour prier la Vierge, l’implorer et la chanter. « Depuis prés de mille ans, des pèlerins viennent du monde entier se confier à Notre Dame de Rocamadour. À l’abri du rocher, Marie, tenant son fils Jésus sur ses genoux, les attend » confie le père Florent Millet qui précise : « Le sanctuaire de Rocamadour est un lieu où l’on est visité par Marie. Elle y transforme des vies, exauce les prières et donne l’espérance ferme comme le roc ». Donnons la parole à deux artisans de la vie du sanctuaire, les jeunes bénévoles (ils sont entre 30 et 40 durant les vacances d’été) qui depuis plus d’une quinzaine d’années viennent de tous les coins de France pour prier, se ressourcer et aider : Malo Hirel 20 ans, séminariste à Saint-Sulpice à Paris originaire du diocèse de Créteil et Gauthier Koch, 20 ans toulousain, étudiant-ingénieur à Nancy.

Pourquoi êtes-vous venu cette année à Rocamadour ?

M H : J’aime beaucoup la Sainte Vierge, je suis là pour qu’Elle m’éclaire par sa grâce à choisir la voie de mon futur ministère. G K : Pour moi, une vie de famille se prépare : J’ai tenu par « ces quelques jours de recul », à prendre le temps de la réflexion sur mon avenir de vie. Par mon aide, j’ai aussi voulu manifester de la solidarité à l’Église.

Le covid-19 ne vous a pas fait peur ?

Par rapport à la grande ville, Rocamadour est terriblement reposant. Ce changement d’air dans tous les sens du terme me fait du bien, je le recherchai. Je trouve ici dans la prière, une vraie paix dans cette vie calme que nous menons chaque jour. Rocamadour est un lieu gâté par la Création.

Qu’avez- vous à demander à la vierge noire ?

Je suis venu vers Elle dans la confiance pour me reposer sur ses genoux, pour qu’elle fortifie l’appel que je pense avoir reçu et lui demander des précisions. Je suis là pour la remercier et pour qu’Elle m’aide à discerner mon avenir.

En tant que bénévoles, vous avez ici trois missions : la prière, l’évangélisation et l’aide.

Notre journée est répartie entre le travail manuel (préparation des repas, nettoyage, entretien du sanctuaire), la prière (messes, laudes, enseignement spirituel, vêpres, adoration) et l’accueil-évangélisation.

Parlez-nous de votre mission évangélique

C’est une mission exigeante car on doit « oser » aller vers le visiteur qui passe ici par hasard et qui n’a pas toujours quelque chose à nous dire. Il faut être solide du point de vue de la foi. Car on ne peut pas annoncer l’Évangile si on n’a pas une vie spirituelle nourrie. Accueillir le visiteur et échanger avec lui nécessite aussi du courage. Nous jouons le rôle de l’aiguilleur de trains qui oriente les gens après les avoir écoutés.

Beaucoup d’entre eux apprécient qu’on porte intérêt à eux, qu’on pénètre dans leurs zones d’ombre, qu’on les réconforte, qu’on propose de prier pour eux ou un membre de leur famille. Cette sensible attention est une caractéristique du sanctuaire de Rocamadour. Nous présentons ainsi, lors de la rencontre de louanges quelques cinquante intentions de prière chaque jour.

Comment expliquez-vous cet accueil chaleureux des visiteurs ?

Après « ce dépoussiérage spirituel », certains visiteurs lâchent du lest. Ils sont touchés par la miséricorde divine qu’on leur présente. Leur visage change du tout au tout. Leurs blessures ressortent, les larmes ne peuvent être retenues. Dieu depuis longtemps absent se fait une place dans leur vie. Ces pleurs d’angoisses, de mal-être deviennent pleurs de joie, très heureux que Marie vienne vers eux et leur ouvre son cœur. Bouleversés, ils vont se recueillir à la chapelle de la Vierge Noire. Nous sentons lors de ces échanges que beaucoup de gens se cherchent, se posent des questions sur le sens de leur vie. Notre but est de témoigner et de prouver qu’il y a encore des Jeunes dans l’Église et que vivre près de Dieu et Marie, c’est toujours possible. Nous essayons de faire en sorte que le visiteur devienne pèlerin.

Quels sont selon vous, les points forts de Rocamadour ?

Rocamadour est un sanctuaire à taille humaine où chacun est reconnu, ce qui entraîne une ambiance fraternelle. Même si elles sont parfois difficiles, les discussions avec les visiteurs sont riches, toujours positives autant pour le vacancier que pour le bénévole.

Vous allez repartir dans quel état d’esprit ?

Dès l’an prochain, je reviendrai en entraînant des amis à partager ces moments de grâce.

ANDRÉ DÉCUP

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