Lundi, des patates!
Mardi, des patates!
Mercredi, des patates !
Jeudi, des patates!
Vendredi, des patates !
Samedi, des patates aussi !
Et le dimanche, le jour du Seigneur
Chez nous, on mange ...
Des patates au beurre !!!!
Qui n'a pas fredonné ce refrain d'une chanson bien longue à reproduire ici mais qui laisse croire que l'on mange ainsi sur le chemin
Vous allez bien sûr vous gausser en vous disant que c'est le repas quotidien servi aux pèlerins qui, en toute hypothèse, ne peuvent comparer avec le menu de la veille. Que nenni! Si ce fut le cas avant notre arrivée, la chef (ffe ?) cuisinière actuelle ne le tolèrerait pas. Le repas doit être différent chaque jour et par définition copieux, donc roboratif. Un jour salade avec de la feta en entrée, puis le plat principal, ce fut aujourd'hui de l'aligot avec des saucisses de Toulouse; puis fromage et dessert, par exemple crème anglaise avec de la confiture de marron ou autres venant du stock des carmélites. Un autre jour salade de pâtes avec du poulet froid. Ce soir des fruits variés. Ou encore un flan. les convives semblent apprécier et la conversation est d'autant plus vive. Il est difficile d'anticiper très longtemps à l'avance si les pèlerins s'annoncent tardivement.
Le petit déjeuner est à l'aune du repas du soir: copieux mais non dispendieux, varié et français puis que les amateurs de saucisses, bacon et autres œufs à toutes les sauces n'arpentent pas encore les voies jacquaires. L'inquiétude du matin est double : qui déjeune à 6h (nous nous levons à 5h20) , qui prend du café ou du thé pour s'organiser en se levant.
On fait les courses au jour le jour, le pain étant la priorité à aller chercher au centre-ville. Le Leclerc est notre autre source d'approvisionnement, nous évitant de sortir la voiture pour aller en périphérie dans la "zone" Occasion aussi de flâner en ville l'air de rien et de prendre nos habitudes au café comme temps de détente.
L'orage a fini par éclater et les marcheurs en perdition ont commencé à appeler, notamment les dormeurs à la belle étoile. J'ai dû refuser compte tenu de l'impossibilité de loger quelqu'un et puis, sur le coup de 19h un groupe de jeunes a débarqué. Trois "frères de la route" ou, en tout cas, des impécunieux gérant au quotidien et au mieux. Il tombait des déluges. Dans ces cas-là l'hospitalier doit chercher une solution, même bâtarde pour résoudre l'équation. Il n'était pas question qu'ils dorment dehors compte tenu de la violence de l'orage. Alors j'ai improvisé un couchage dans le grenier, même sans lumière alors qu'ils s'apprêtaient à dormir sous la halle du marché central et que cela, à juste titre, les inquiétait. Faute de grives, on mange des merles et ils ont été tout "heureux" de cette adaptation, mais la jeunesse ne peut craindre ce type d'aventure qui leur fera un souvenir sur le chemin de Compostelle.
Pour nous ce type d'événements justifie notre rôle et donne du sens à notre service d'hospitalier. Peu ou prou nous nous remémorons une aventure vécue sur le chemin ; pour Jocelyne et moi ce fut la nuit dans un gymnase à Portomarin où nous avons grelotté; ou encore cette autre nuit en Italie sur les gradins glacés d'un terrain de hand.
La pluie redouble, l'orage gronde, tout le monde dort même les habitants provisoires du grenier.
ROUSSEL Henri et Jocelyne
On aimerait bien voir (photo, à l'accueil ou affairés aux fourneaux par ex.) des hôtes aussi méritants et chaleureux !
RépondreSupprimerà prévoir impérativement à l'occasion d'un prochain billet...
Daniel
Bien d accord !!!
SupprimerBravo à vous et merci de vos billets qui nous mènent littéralement sur le chemin !!!!
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