Journée singulière consacrée pour moitié à des journalistes chargés d'un reportage sur les hospitaliers et ce que le confinement a changé pour eux et les pèlerins. Arrivés de Montpellier sur le coup de 13h30 et après un déjeuner au lance pierre, le reportage a commencé. De l'accueil, sous une pluie battante, à l'installation des marcheurs dans leurs chambres ou dortoirs, de la signature de la créanciale à l'inscription sur les registres COVID, de la préparation des tables pour le dîner à la vaisselle, rien ne leur aura été épargné et à moi par la même occasion. Du rocher de Bancarel à l'abbatiale, des chambres à la grange, tout fut découverte pour eux; ils filmèrent aussi l'entrée, très naturelle, dans l'église sous le tympan, et la déambulation toute aussi réaliste jusqu'à la croisée du transept. La bénédiction des pèlerins retint tout particulièrement leur attention, et les murmures du village. En voix off l'entretien que j'ai eu avec eux. Je déteste ce genre d'exercice. Si j'aime la pédagogie de l'enseignant que je fus, l'immédiateté et l'urgence, combinées à la présence du preneur de sons ont pour effet immédiat que je bloque. J'étais équipé d'un micro dissimulé sous le pull, mais la présence de la journaliste, malgré sa discrétion, me paralysait un peu .
Résultats à suivre sur la 2 dimanche prochain entre 10h30 et 11h
Je ne reviens pas sur la pluie, sujet récurrent, mais impressionnant par sa constance et sa violence. Et dire que certaines régions de France en sont privées.
Ce matin démarrage à 5h pour préparer les petits déjeuners et s'avancer dans la perspective de la visite des journalistes. Les tables étaient mises dès 9h, les sacs achevés à 9h30 et les réparations urgentes effectuées. Les poubelles rangées n'attendent que leur évacuation tandis que les frères n'oublient pas les sollicitations habituelles sur des interventions urgentes. La routine !
Il est 10h du soir quand je me hisse, laborieusement , à l'annexe. La lune, miraculeusement m'attend, suspendue à la pointe de la tour lanterne de l'abbatiale. C'était dans la nuit brune, sur un clocher jauni, sur un clocher la lune, comme un point sur un I. Il est tard, je dors en tapant sur le clavier, l'heure de fermer les volets et les paupières.
Henri ROUSSEL
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