Les Carnets d'un Hospitalier de Compostelle No 2: "Conques Deuxième Jour"

 Journée de vraie prise en charge avec un petit déjeuner nouvelle manière : des plateaux préparés le soir avant d'aller se coucher : 48 au total avec pour chacun différents petits ingrédients: fromage blanc, compote, beurre, confiture gâteaux et des couverts en bambou. Le matin on leur sert le café, thé ou chocolat. Tout est expédié en une heure et un demi, où, l'an passé il nous fallait deux heures et demi plus la vaisselle, alors que tout est jetable et recyclable désormais.

 

Puis les tâches routinières bien appréhendées, sauf que la grande salle à manger ne justifie plus d'un nettoyage à grandes eaux, à la palestinienne, puisque personne parmi les pèlerins n'y pénètrent. Inversement journée des livraisons avec trois fourgonnettes à décharger et à transporter au travers des méandres de la grande cave.

 

Repas de midi avec quelques frères; le prieur me demande de lire un livre sur le bois de santal , pourquoi pas !! Contact téléphonique avec une journaliste de l'émission "Le Jour du Seigneur"  Je suis chargé par le prieur de donner le point de vue d'un hospitalier, les raisons pour lesquelles il est là et son témoignage du quotidien. Rendez vous pris pour la semaine prochaine.

 

Il pleut à verses depuis cette nuit avec un gros coup de vent en milieu de nuit et une succession de violentes averses qui compliquent les repas pour les pèlerins qui cherchent un endroit où s'asseoir. Malgré cela le rituel de la présentation du tympan de l'abbatiale par le frère jean Daniel se poursuit envers et contre coup, de même que le concert d'orgue nocturne dans l'abbatiale. La nuit est étoilée mais trompeuse car l'horizon à l'ouest vire au noir. Il fait presque froid et dans le bâtiment principal le chauffage a été rallumé, à moins qu'il n'ait jamais été éteint.

 

Le rythme est pris et nous naviguerons à cette vitesse jusqu'au 19 mai avant de revenir, presque, au régime précédent, sauf que le nombre  des personnes invités à manger sera divisé par deux.

Henri ROUSSEL