Veille de l'Ascension, la ruée a commencé et les places, contingentées par les mesures sanitaires se referment devant les marcheurs n'ayant pas réservé. A 14h une suissesse partie du fond du pays vaudois, arrive trempée avec l'espoir de planter sa tente sur le jardin public derrière les parkings. la tente est trempée et l'idée de l'installer sur le pré en contrebas est inenvisageable. Rapide concertation et elle est logée dans la chambre réservée aux "frères de la route " comme les nomment les frères prémontrés. La tente est mise à sécher dans la cave et le confort minimum lui est assuré, y compris le repas, même végétarien.
Il faut jongler avec des arrivées baroques et un chinois honorable, tout droit sorti de l'époque des mandarins s'excuse presque d'être là tout en nous gratifiant de multiples courbettes. Un père avec ses deux jeunes fils déboule pour entamer une randonnée de quatre jours vers la vallée du Célé. Je lui explique la difficulté de l'étape du lendemain, son dénivelé et la longueur du trajet. j'essaierai d'être plus persuasif demain, alors qu'une pluie continue est attendue.
Agitation du soir pour préparer les 59 petits déjeuners sur les plateaux à cet effet dévolus. On s'attarde autour d'une tisane en plaisantant sur le déroulement de la journée. Les écharpes de nuages s'accrochent aux barabans et à la tour octogonale de la croisée du transept d'où s'échappe le son de l'orgue. La nuit est là et l'hospitalier heureux de retrouver sa montagne au dessus du village endormi.
Henri ROUSSEL
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