Le rendez vous du jour était à Abou Gosh, à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Jérusalem. Y aller est toujours compliqué quand l'on ne connait pas, ne serait-ce qu'en piétinant devant les distributeurs de tickets à la station de tramway puis pour trouver le départ du 185 qui mène au but de la randonnée.
Partis à huit heures nous étions à destination à 9h25, àvec tout le temps nécessaire pour visiter la "chapelle" dite des Croisés parce que construite à leur initiative mais comme une véritable église en termes de dimension.
C'est un vaisseau à quatre travées, voûté d'arêtes avec des arcs doubleaux brisés. les collatéraux présentent strictement le même schéma de couverture, très élégante et portée par des puissants piliers séparés de larges écoinçons. Le chœur présente trois absides en cul de four dans un appareillage très sophistiqué qui annonce déjà son treizième siècle par le jeu des assises régulières et une stéréotomie parfaite.
Le plus remarquable sont les peintures qui couvrent encore les mrs de la première travée côté chœur et les culs de four des trois absides. Au centre règne le Christ en gloire entouré des quatre Evangelistes, mais les peintures ont grandement souffert et présentent de larges lacunes. Sur les parois de développent des scènes que l'on peut difficilement interpréter.
On distingue malgré tout, très distinctement, des chevaliers en armes dont la Croix pourrait être celle de l'Ordre de Malte (?)
Une faible lumière tombe des fenêtres, rares, qui percent les murs haut et bas ainsi que l'abside centrale. Les vitraux ou vitres sont ici remplacées par des sortes de moucharabiehs qui laissent filtrer une pâle lumière. On comprend mieux cette disposition en un tel lieu où il faut éviter que la chaleur entre. Nous avons pu le mesurer au moment de la messe où peu à peu l'air chaud de l'extérieur s'installait malgré l'épaisseur des murs.
La messe: elle était à 10h30 en français et chantée en grégorien. L'acoustique était très mauvaise et l'homélie inaudible. Le chœur était occupé sur le côté gauche par les sœurs bénédictines et, sur la droite, par des frères ou pères bénédictins. La participation était faible parce que les chants, les lectures étaient réservées aux sœurs et prêtres, alors on écoutait mais sans vibrer en un lieu où l'on devrait, justement chanter tous ensemble. Fâcheux !
Le retour fut, comme à l'aller, folklorique et rapide; on voit les radars s'afficher en rouge, ce qui ne trouble guère le chauffeur du bus qui n'en a cure; on double à droite et à gauche indifféremment en utilisant beaucoup le klaxon; on frôle les voitures en se disant que cela passera; et l'on bouchonne, je me demande si ce n'est pas l'activité prioritaire et préférée des habitants de Jérusalem. La circulation est aberrante, les feux sur autoroute ne se comptent plus et les entrées de la ville sont en état de thrombose quasi permanente. Pour quinze kilomètres, comme ce fut le cas du trajet d'aujourd'hui il faut compter une heure et demi.
Dans un jour nous serons au terme de notre parcours en Israël ; sans doute n'avons nous vu que peu de choses, emploi du temps oblige et difficulté des transports quand l'on n'a pas l'habitude. Mais ce n'était pas forcément l'objectif; il est au demeurant impossible de visiter les pays sans avoir une large plage de temps.
Mais nous avons partagé la vie d'un peuple au quotidien, du moins dans les difficultés à se déplacer; nous avons croisé et regardé vivre l'autre peuple d'Israël. Peut-il y avoir un jour réconciliation? On en semble très loin encore, mais c'est une affaire qui ne peut se régler qu'entre eux, en évitant de vouloir s'immiscer dans la résolution du conflit, et surtout en évitant de privilégier une communauté par rapport à une autre.
ROUSSEL Henri et Jocelyne
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